« Savoir changer de prisme, pour aborder la recherche d’emploi d’une autre manière.  »

Marie Hombrouck vient de sortir son livre :  Et si vous trouviez (enfin) le job idéal ! A cette occasion, nous avons voulu en savoir plus sur ce qu’était un job idéal et si les seniors en recherche d’emploi pouvaient encore prétendre à trouver « le » job dont ils rêvent.

Ancienne avocate en droit des affaires et fondatrice du cabinet Atorus Executive, spécialisé dans le recrutement de managers de transition pour les fonctions RH et juridiques, Marie Hombrouck dédramatise la recherche d’emploi.

Une interview pleine de bienveillance à l’attention des chercheurs d’emploi souvent fragilisés par cette longue quête, avec une seule ligne directrice : prendre soin de soi et retrouver confiance en soi pour réussir sa recherche d’emploi.

Que va-t-on trouver dans votre livre :  Et si vous trouviez (enfin) le job idéal ! ?  

Marie Hombrouck : C’est avant tout un livre de conseils pratiques à mettre en œuvre pour décrocher un emploi. On va y découvrir une véritable méthodologie qui permettra de bien définir son projet professionnel clé de voûte pour trouver le job de ses rêves. Mais surtout, le livre va apporter les éléments pour dédramatiser la recherche d’emploi et réussir à se mettre dans un état d’esprit positif, essentiel pour une recherche d’emploi réussie.

C’est quoi un job idéal ?

MH : Il n’y a pas une seule définition du job idéal. Il y a autant de définitions du job idéal qu’il y a de candidats, chacun a au fond sa propre définition. C’est donc à chacun de définir les contours de son job idéal. Pour cela, il faut absolument se positionner à l’instant T de sa recherche d’emploi. Notre job idéal quand on a 20 ans ou 50 ans n’est évidemment pas le même. La notion du job idéal, nos aspirations évoluent dans le temps, c’est pourquoi il est important d’y réfléchir avec une dimension temporelle précise. Cela permet de définir ses besoins, ses envies et ses attentes pour le prochain emploi que l’on convoite.  Puis, quand on a défini ce que l’on souhaite faire, il faut regarder avec bienveillance et honnêteté son parcours professionnel, se demander ce qu’on a bien réussi, ce qu’on a raté, pour ainsi délimiter au mieux les compétences acquises et les mettre en perspective avec ce que l’on souhaite faire. Ce principe de réalité nous permet d’aller vers un job qui nous ressemble et qui est dans nos compétences et d’y prétendre.

Cette démarche de bienveillance et d’honnêteté est la même si l’on souhaite se lancer dans une reconversion. Il faut aussi mettre en perspective la dimension des sacrifices qu’il faudra faire pour y arriver et voir si on est prêt ou non à les accepter (baisse de rémunération, charge de travail, …)

Quand on est senior est-ce toujours possible de décrocher le job idéal ?

MH : Évidemment qu’il est toujours possible de décrocher le job idéal même après 50 ans. C’est avant tout une posture, un état d’esprit qui nous permet de définir les contours de notre job idéal puis de le décrocher. Une approche positive est notre meilleure alliée. Et si la recherche d’emploi dure dans le temps, il ne faut pas cesser de se remettre en question, de se remettre à l’instant T de la recherche d’emploi et voir ce qui a évolué dans nos besoins et nos attentes durant ces derniers mois et redéfinir encore et encore notre job idéal.

Là encore, il faut regarder avec bienveillance et honnêteté son parcours de recherche d’emploi pour comprendre pourquoi on ne décroche pas un job ; est-ce qu’il n’y a pas autre chose que la notion d’âge qui nous bloque et voir si on n’est pas devenu, comme je les appelle dans mon livre, un « auto-saboteur ». Analyser avec sincérité ses différentes démarches de recherche d’emploi permet de comprendre ce qui ne fonctionne pas afin de ne pas refaire inlassablement les mêmes erreurs. Cette approche constructive nous permet de comprendre où on en est dans notre recherche, pourquoi ça marche ou ça ne marche et ainsi, prendre conscience, avancer et changer.

Parfois cette remise en question est difficile, le changement compliqué à mettre en place. Il faut alors ne pas hésiter à se faire aider, ne pas rester enfermé dans son échec. Les coachs, les associations, les regroupements de chercheurs d’emploi, sont de bonnes solutions pour se faire accompagner.

C’est quoi être dans le bon esprit pour chercher un emploi ?

MH : C’est avant tout travailler son mental : faire le deuil de son ancien poste et se projeter dans le suivant. Puis c’est donner envie, envie d’être choisi, engagé, montrer sa motivation. Le candidat qui montre son envie, sa motivation, va gagner des points auprès du recruteur. Le bon esprit c’est donc un état d’esprit positif.

Et quand malgré tous nos efforts, si ça ne marche toujours pas ?

MH : Ne jamais se laisser abattre, c’est ça l’esprit positif. « Ça ne marche pas en CDI, je tente le management de transition ». Savoir changer de prisme, pour aborder la recherche d’emploi d’une autre manière. Ne jamais se couper d’une option, considérer toutes les options et le management de transition doit aussi en faire partie. 

Comment faire la différence quand on est senior lors de son entretien d’embauche ou sa lettre de motivation ?

MH : Les seniors doivent mettre en avant les compétences acquises durant toute leur carrière. Des compétences qu’ils seront les seuls à avoir grâce à la richesse de leur parcours. Il faut démontrer ses forces tout en restant humble. Cela semble anodin, mais l’humilité est une qualité recherchée car derrière elle se cache la bienveillance et la capacité à se remettre en question.

Comment tirer son épingle du jeu et casser les idées reçues quand on est senior ?

MH : On pense à tort que les seniors ne savent pas s’adapter au monde qui change et donc aux nouveautés. Pour casser cette idée reçue et les autres, les réseaux sociaux sont une arme redoutable dont les seniors doivent se servir. Il faut donc que les seniors en recherche d’emploi soient très actifs sur les réseaux sociaux, il faut qu’ils deviennent acteurs de leurs réseaux, acteurs du changement. Ainsi, ils montrent qu’ils connaissent les codes des outils de communication modernes, démontrent leurs expertises dans leur domaine, se donnent de la visibilité et prouvent qu’ils font partie et accompagnent le changement.

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