L’étude APEC du 4^e trimestre 2021 marque la fin de la crise sanitaire sur le front de l’emploi cadres 

« Les cadres seniors échappent au regain d’optimisme ambiant » 

Le baromètre APEC du 4e trimestre 2021 met en évidence une perspective de fin d’année dynamique avec une forte reprise de l’emploi cadres et, en corolaire, une tension sur les rémunérations et sur la mobilité. L’étude prospective du T4 2021, réalisée par l’APEC en septembre, s’appuie sur une enquête en ligne auprès de 2.000 cadres et sur une enquête téléphonique auprès de 1.000 entreprises. Elle semble, à tout le moins démontrer, que, sauf retour en arrière sur le plan sanitaire, le pari du gouvernement et sa politique d’aides généralisées a fonctionné. Les entreprises sortent en relatif bon état de la crise et les recrutements reprennent. Dans ce contexte, les cadres semblent jouir d’une position particulièrement favorable. Seule ombre au tableau, les cadres seniors échappent au regain d’optimisme ambiant et ne sont pas ou peu concernés par le retour de la confiance et les projets de mobilité.

La reprise de l’activité et des recrutements au 3^e trimestre 2021

Après la chute de -8 % du PIB en 2020 et l’arrêt sur image au T1 2021, l’activité économique a enregistré un rebond aux T2 et T3, le PIB reprenant +2,7 % au T3 2021. Le dynamisme des recrutements (+289.000 emplois salariés au T2 2021) se traduisant par une baisse du taux de chômage au T3 2021 (7,6 % contre 8 % au T2 2021). Ce rebond n’est cependant pas uniforme. Plus de 6 entreprises sur 10 ont connu un T3 en ligne avec leurs prévisions dans le secteur de l’industrie (64 % ; +17 pts), de la construction (64 % ; +16 pts) ou des services à forte valeur ajoutée (61 % ; +9 pts) mais il en va différemment dans le commerce (44 % ; +3 pts) ou certains métiers de services dont, notamment, l’hôtellerie-restauration (44 % ; -2 pts).

Les entreprises ayant recruté des cadres au T3 2021 sont plus nombreuses qu’il y a un an (+2 pts), en particulier dans les services à forte valeur ajoutée (17 % ; +4 pts). La diminution du nombre d’offres d’emploi en été (-10% en moyenne) a été inférieure cette année (-2 %). Le volume d’offres publiées au T3 2021 ayant même dépassé celui de 2019 (+ 8%). Quelques secteurs restent toutefois en deçà, parmi lesquels la mécanique et la métallurgie (-14 %), les équipements électriques et électroniques (-10%), l’automobile et l’aéronautique (-10 %) et la communication (- 14%).

Reprise des recrutements cadres au T3 2021 (source : APEC)

Un marché de l’emploi cadres dynamique au 4^e trimestre 2021

La reprise économique devrait se maintenir pour aboutir à une croissance du PIB de l’ordre de +6,25 % en 2021. En forte progression depuis le début de l’année, la confiance se stabilise à un niveau élevé (77 %) quelle que soit la taille des entreprises ou leur secteur d’activité. Les sociétés du secteur de la construction étant les plus confiantes (89 %).

Une moyenne de 11 % des entreprises déclarent avoir l’intention de recruter un cadre au T4 2021. Ce taux moyen cache des disparités selon la taille et le secteur des entreprises. En effet, les intentions de recrutement des grandes entreprises sont à leur plus haut niveau depuis un an (55 % ; +6 pts) tandis qu’elles sont stables pour les PME (18 % ; +1 pt) ou en un léger recul pour les TPE (5 % ; -2 pts). Sur le plan sectoriel, les intentions de recrutement de cadres sont à la hausse dans l’industrie (13 % ; +3 pts) et le commerce (8 % ; +2 pts) et stables dans la construction (12 %) et les services à faible taux d’encadrement (7 %). Les difficultés de recrutement anticipées par les entreprises sont très élevées (78 %, +2 pts). Elles sont principalement liées au manque de profils disponibles, au décalage entre l’offre et la demande d’emplois et, de plus en plus, aux attentes salariales des candidats.

Intentions de recrutement cadres au T4 2021 (source : APEC)

Des cadres mobiles pour de meilleures conditions d’emploi et de rémunération

Début octobre, la confiance des cadres progresse (51 % ; +6 pts par rapport au mois de juin). Les cadres appréhendent de moins en moins de se retrouver sur le marché du travail même si, en majorité, ils pensent qu’ils retrouveraient difficilement un emploi équivalent (56 %). Le taux de confiance des cadres en recherche d’emploi augmente qu’ils soient en poste (66 % ; +14 pts par rapport au mois de juin) ou au chômage (44 % ; +8 pts). La tendance des cadres à considérer le changement d’entreprise comme une opportunité progresse (52 %, +1 pt). Outre les jeunes cadres, traditionnellement mobiles (65 %), cette opinion est désormais majoritaire chez les 35-54 ans (52 %). Elle reste toutefois minoritaire chez les cadres seniors (35 %).

L’envie de changer d’entreprise concerne une part croissante de cadres (40 % ; +3 pts). Elle progresse parmi les jeunes cadres (61 % ; +5 pts) mais les 35-54 ans ont désormais la même attitude (39 % ; +3 pts). La motivation principale est la rémunération avec de meilleures conditions de travail et des possibilités d’évolution. Les intentions de mobilité des cadres à court terme progressent de 2 points pour s’établir à 14 %.

Si les cadres de moins de 35 ans restent les plus disposés à changer d’entreprise (19 % ; -1 pt), cette progression est désormais également le fait des 35-54 ans (14 % ; +3 pts) tandis que les projets de mobilité des seniors sont les moins nombreux (8 % ; +1 pt).

Attitude des cadres devant un changement d’entreprise (source : APEC)