Une étude de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques, service ministériel, rattaché à l’INSEE, qui a pour mission d’éclairer le débat économique et social en produisant une information statistique régulière) parue en octobre 2020 dresse le panorama de l’emploi des seniors en 2019.

D’après cette étude, en 2019, le taux d’emploi des 55-64 ans est de 53% ce qui place la France en queue de peloton des nations développées, juste devant la Belgique (52%), la Pologne (49%), la Roumanie (48%), la Grèce (43%) et le Luxembourg (43%) alors que la moyenne de l’Union Européenne est de 60% et que, en tête du classement, des pays comme la Suède, le Japon et l’Allemagne réalisent respectivement 78%, 76% et 73%.

Figure 1 – Taux d’emploi des 55-64 ans

En fait, ce chiffre de 53% masque une réalité complexe. La population des seniors représente un total de 16,6 M de personnes réparties en 4 tranches de dimensions comparables :

On constate que si le taux d’emploi des 50-54 ans est encore proche de la moyenne des 15-49 ans (80,7% contre 85,8%), ce taux se met à baisser à compter de 55 ans pour s’effondrer à partir de 60 ans. C’est cette tranche qui fait chuter la moyenne et met la France au ban des nations. Seul un actif sur trois est encore au travail au moment de faire valoir ses droits à la retraite. Par ailleurs, l’emploi ne concerne plus que 7,5% des individus au-delà de 65 ans.

En Suède et au Japon, les plus de 60 ans sont encore au travail à hauteur de 70% tandis qu’ils sont 62% en Allemagne.

Autre enseignement majeur issu de l’étude de la DARES, le taux d’emploi des 55-64 ans est en augmentation régulière depuis 2003. Sur la période récente, il progresse de 18% entre 2013 et 2019 (passant de 45% à 53%). L’analyse de l’évolution trimestrielle des tranches d’âge montre qu’une bonne part de cette progression est à mettre au crédit des 60-64 ans qui progressent de 32% sur la même période (passant de 25% à 33%), conséquence semble-t-il des réformes successives des règles de départ en retraite.

 

L’analyse du taux de chômage montre que, contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, si le taux d’emploi des plus de 55 ans est faible, le taux de chômage de cette catégorie est également faible (4,5% pour les plus de 55 ans contre 7,1% pour l’ensemble des actifs).

Les autres analyses présentées par la DARES montrent, notamment, que le taux d’emploi des femmes de plus 55 ans n’est pas significativement différent de celui des hommes, contrairement à d’autres pays, comme l’Allemagne, où on observe un fort décrochage de l’emploi des femmes en équivalent temps plein.

Par ailleurs, ces analyses montrent, qu’en 2019, les plus de 55 ans bénéficient moins que par le passé des dispositifs d’emploi aidés et qu’à l’exception des départs anticipés pour carrières longues, les dispositifs de départs anticipés ont presque totalement disparu ce qui devrait, avec le temps, amener les seniors à rester plus longtemps dans l’emploi.