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L’Observatoire 2020 de l’Emploi des Entrepreneurs

Syntec Conseil-Recrutement - 12/05/2021

Les chefs d’entreprise « seniors » restent les plus impactés par la perte d’emploi

Les difficultés d’entreprises en net recul en 2020

La GSC, l’assurance chômage des chefs d’entreprises, vient de publier, avec le concours du cabinet Altares, l’édition 2020 de son observatoire annuel. Celui-ci révèle une image de l’économie française qu’on n’attendait pas forcément en pleine crise sanitaire. En effet, le principal indicateur, le nombre des chefs d’entreprises ayant perdu leur emploi du fait des faillites et autres liquidations judiciaires, est en très net recul : 33.189 en 2020 contre 48.358 en 2019 (-31,4%). Cette « performance » est évidemment liée aux aides gouvernementales qui ont amorti le choc économique de la crise et ont, semble-t-il, également sauvé du couperet des entreprises qui auraient dans des conditions « normales » dues être liquidées et ont profité de l’effet d’aubaine. Elle reste néanmoins une bonne surprise. Il sera intéressant d’observer si, en 2021 et 2022, l’arrêt inévitable des aides, amènera un surcroit de faillites et une explosion du nombre de dirigeants en situation de perte d’emploi ou si, au contraire, les mesures ultra keynésiennes de 2020 ont permis de sauver durablement des entreprises et, donc, des emplois.

Les patrons de PME et les seniors plus frappés par la perte d’emploi

Même si elle n’est pas exhaustive puisqu’elle ne prend pas en compte les procédures amiables ni les révocations des mandataires sociaux par les conseils d’administration, cette étude apporte un éclairage intéressant sur la situation d’une population qui, du fait de son statut, est largement ignorée par les statistiques du chômage.

Il apparait que les chefs d’entreprise « seniors » restent les plus impactés par la perte d’emploi. L’âge médian des dirigeants concernés est de 48 ans, 2 ans de plus qu’en 2019, tandis que 39% des entrepreneurs en situation de perte d’activité avaient 50 ans et plus en 2020. Par ailleurs, ce sont les patrons des petites structures qui sont les plus touchés : 9 dirigeants sur 10 en situation de chômage (27.147) avaient une entreprise de moins de 5 salariés. Les gérants de SARL représentent environ 50% des dirigeants sans emploi tandis que plus de 30% avaient une SAS.

Les secteurs « non-essentiels » les plus durement touchés

Les entrepreneurs des secteurs du BTP (7.179) et de le distribution (7.056) représentent près de la moitié des pertes d’emploi. La statistique montre que ce sont les activités dites « non-essentielles », le plus durement touchées par les fermetures administratives, qui souffrent le plus tandis, qu’a contrario, la distribution alimentaire enregistre de meilleurs résultats avec un recul des procédures judiciaires de -33,5% par rapport à 2019 contre -25,9 % pour l’habillement.

Dans le secteur hôtellerie-restauration-débit de boissons, ce sont 4.377 chefs d’entreprise qui se sont retrouvés au chômage en 2020, principalement dans la restauration qui concentre à elle seule plus des trois-quarts des difficultés. Celles-ci sont également présentes dans le domaine des services, 4.372 entrepreneurs ont perdu leur emploi dans les services aux entreprises, avec de fortes disparités entre les différents domaines. Les activités liées à l’emploi, particulièrement en difficulté en 2019, connaissent le plus fort recul (- 45,5 %) tout comme le nettoyage de bâtiments (416 entrepreneurs impactés contre 624 en 2019).

Les régions impactées en fonction de leur potentiel économique

La disparition des entreprises et le chômage corrélatif des dirigeants sont à l’image de la concentration géographique de l’économie française, trois régions, Ile-de-France (23,9 %), Auvergne-Rhône-Alpes (10,8 %) et PACA (10,7 %), représentent près de la moitié des cas observés en 2020.

Évolution notable qui illustre la recomposition géographique de l’économie nationale actuellement à l’œuvre, dans trois régions la baisse des difficultés ayant entraîné la perte d’emploi des dirigeants est supérieure à 35 % : Centre-Val de Loire (-36,8 %), Auvergne-Rhône-Alpes (-36,6 %) et Grand Est (-35,1%). A noter, la disparition de la région parisienne de ce palmarès, le dynamisme du centre-ouest et de Lyon ainsi que la résilience de l’est. Par ailleurs, l’outre-mer offre une physionomie très différente de la métropole. La Martinique est le seul département à connaitre une augmentation des chefs d’entreprise en situation de chômage en 2020.

L’avenir des chefs d’entreprise privés d’emploi

En 2020 comme les années antérieures, même si au plan statistique, leur nombre peut paraître faible au regard des cohortes des salariés dans la même situation, la question se pose de l’avenir des chefs d’entreprise au chômage.

Le profil qui se dégage « plus de 50 ans, dirigeant de PME de moins de 5 personnes, secteur du BTP, du commerce, de la restauration et des services » laisse présager qu’ils auront du mal à intégrer une entreprise comme salarié. Il serait intéressant à cet égard que l’observatoire GSC – Altares puisse analyser ce qu’ils deviennent, notamment, combien et pourquoi certains seront en capacité de rebondir et de créer de nouvelles entreprises et les emplois qui vont avec.

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