Rapport de l’OCDE : Les entrepreneurs seniors manquent à l’appel !
Syntec Conseil-Recrutement - 01/12/2021
Un déficit de 9 millions d’entrepreneurs en Europe : Promouvoir la création d’entreprises par des seniors
Nouveau rapport de l’OCDE et de l’Union européenne
Un nouveau rapport de l’OCDE et de l’Union européenne intitulé « The Missing Entrepreneurs 2021 » estime la pénurie d’entrepreneurs à environ 9 millions dans l’UE et, plus largement, à 35 millions dans l’OCDE.
Cette estimation est fondée sur une approche, purement statistique, consistant à appliquer le taux d’entrepreneuriat de la classe la plus active en matière de création d’entreprise (les hommes de 30 à 49 ans) à l’ensemble de la population et à mesurer les écarts. Et les rapporteurs de conclure, sans doute un peu hâtivement, la réalité étant plus complexe, que les écarts observés représentent autant d’occasions manquées de croissance économique, la pénurie d’entrepreneurs « privant les économies d’idées, d’innovations et d’emplois ».
Les résultats
Ainsi, l’étude met en évidence que les 18-30 ans créent moins d’entreprises que les autres classes d’âge. Elle relève que, si près de 45 % des étudiants expriment leur intention de créer une entreprise après leurs études, « seulement 5 % des 18-30 ans travaillent activement et que des « efforts doivent être déployés pour aider les jeunes à réaliser leur potentiel entrepreneurial », ce qui revient en partie à méconnaître la réalité de la vie économique. Il paraît en effet normal que les jeunes aient moins d’expérience, moins de moyens financiers, moins de confiance en soi et moins de réseau que les profils plus âgés et que, partant, ils créent moins d’entreprises.
Les barrières invisibles qui bloquent l’accès des femmes à la création d’entreprise
L’étude met cependant en évidence des observations très pertinentes. La première concerne les femmes. Sur la période récente, moins de 5 % des femmes de l’UE ont participé à la création d’une entreprise ou à la gestion d’une jeune entreprise, contre 8 % des hommes. Un écart similaire apparaît dans les pays de l’OCDE (9 % de femmes entrepreneurs contre 13 % d’hommes). Sur ce point, l’étude va plus loin que le simple relevé statistique. Elle note que les disparités hommes-femmes sont dues, notamment, à des difficultés en matière d’accès au financement et à une moindre confiance en soi. Une des clés pour promouvoir l’entrepreneuriat au féminin consisterait à mettre en place des moyens de formation pour améliorer les connaissances techniques et de gestion des femmes afin de les accompagner dans leurs projets et d’accroitre leur degré de confiance.
Promouvoir la création d’entreprises des seniors
Malgré un niveau élevé de travailleurs non-salariés parmi ceux qui travaillent après l’âge légal de la retraite, les seniors apparaissent comme la population la moins active parmi les créateurs d’entreprise. Sur la période 2016-2020, ce sont à peine 2% des 50-64 ans qui ont créé une entreprise contre 4% pour l’ensemble des 50-64 ans dans l’UE (5% dans l’OCDE). Leur motivation principale est économique (25% contre 18% dans l’ensemble de la population), la création d’entreprise apparaissant à certains comme le seul moyen de trouver un emploi. Parmi les autres motivations, les seniors créent des entreprises pour rester actifs et pour conserver des liens sociaux. On n’observe pas chez eux une moindre motivation ou une aversion particulière au risque. Les entreprises qu’ils créent ne présentent pas de profil particulier et elles suivent la même évolution que les entreprises créées par des profils plus jeunes. C’est le cas, notamment, du taux d’innovation dans des produits nouveaux et du taux d’exportation de ces entreprises. L’étude déplore une telle situation alors qu’il y a aujourd’hui un nombre important de seniors en bonne santé qui disposent de ressources financières, du savoir-faire, des réseaux professionnels et qui a du temps disponible pour créer de nouvelles entreprises et ainsi participer au développement économique. Par ailleurs, l’étude fait remarquer que l’entrepreneuriat constitue un excellent moyen pour rester longtemps actif et en bonne santé physique et mentale. Dans ce cadre, l’étude incite les autorités des différents pays à mettre en œuvre des politiques plus volontaristes en matière de création d’entreprise par les seniors et d’auto-entrepreneuriat. Notamment, elle suggère de mettre en place des actions de communication pour susciter des vocations et des programmes de formation. Elle préconise également de revoir les régimes sociaux et la fiscalité de façon à éliminer les dispositions qui pourraient agir comme des facteurs de dés-incitation envers les seniors désireux de se lancer dans la création d’entreprises.