Seniors et si vous montiez votre entreprise !
Syntec Conseil-Recrutement - 28/01/2021
Ce sont près de 90.000 seniors qui, chaque année en France se lancent dans la création d’entreprise
Combattre les idées reçues
Contrairement aux idées reçues, la création d’entreprise par les seniors est possible, elle est même fortement encouragée. Et ça marche ! L’âge moyen des créateurs d’entreprise qui réussissent est même de 45 ans pour les entreprises à croissance rapide (« Age et Entrepreneuriat à forte croissance », National Bureau of Economic Research) ! Pour sa part, l’Agence France Entrepreneur (AFE) considère que les seniors constituent une véritable force économique qui est à l’origine de la création de 1,3 millions d’emplois.
Les motivations des seniors
Selon un sondage en ligne réalisé auprès des seniors par l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE), l’âge n’est pas un facteur bloquant la création d’entreprise pour 71% des sondés et 78% se sentent encore tout à fait prêts à s’engager dans l’aventure.
Les raisons qui leur font croire que c’est possible sont principalement :
- la maturité professionnelle (66%)
- l’expérience (51%)
- la capacité de travail (51%),
- les compétences (43%),
- la persévérance (28%).
Comme le montre le sondage, les principales motivations restent de nature économique. En effet, si, pour l’ensemble des seniors, toutes tranches d’âges confondues, le principal frein (33%) à l’entrepreneuriat est le manque de moyens financiers, il ne fait pas de doute que, dans un marché de l’emploi souvent décrit comme peu favorable aux seniors, la création ou la reprise d’entreprise demeure la meilleure voie pour sortir de la nasse du chômage de longue durée.
Les aides financières à la création d’entreprise dédiées aux seniors
Les allocataires de Pôle Emploi bénéficient de trois types d’aide aux créateurs d’entreprise :
- L’aide au retour à l’emploi (ARE) comme l’ensemble des salariés ayant suffisamment cotisé. Les créateurs d’entreprise changent simplement de catégorie statistique et ne sont plus tenus de chercher un emploi.
- L’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE), exonération des charges sociales (cotisations patronales et salariales à l’assurance maladie, maternité, retraite de base, invalidité décès, prestations familiales) pendant un an.
- L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) accordée à ceux qui optent pour un capital versé en deux fois au lieu du maintien partiel de l’ARE.
Dans ce cadre, les seniors sont particulièrement bien traités. L’ARE que reçoivent les chômeurs de plus de 50 ans est prolongée jusqu’à 36 mois (contre 24 mois pour les moins de 50 ans). Sous certaines conditions, les chômeurs de 62 ans peuvent même conserver leurs allocations chômage jusqu’à leur départ en retraite, ce qui leur donne tout le temps de monter un projet pour démarrer une nouvelle activité. En effet, il est possible de cumuler intégralement une pension de retraite avec les revenus issus d’une activité entrepreneuriale, à condition d’avoir auparavant liquidé tous ses droits à la retraite et de bénéficier de la retraite à taux plein. Par ailleurs, il existe un ensemble d’autres aides financières, de subventions et de prêts d’honneurs, à l’initiative de l’état, de la BPI, des régions et de fondations privées qui permettent « d’amorcer la pompe » et d’accéder au crédit bancaire. Par exemple, la convention AERAS qui permet aux seniors d’assurer un prêt bancaire qui, du fait de leur âge, verraient sinon l’assurance bancaire rejeter leur dossier.
Les initiatives privées
Dans un environnement favorable à la création d’entreprise par les seniors, certains considèrent malgré tout que l’on ne va pas assez loin et que les chiffres globaux masquent une réalité où les seniors restent majoritairement écartés de l’activité économique. C’est, par exemple, le cas de What’s up Camille, initiative privée portée par l’association Kiki Paris. Celle-ci part du constat que les seniors créateurs d’entreprise sont peu aidés dans leur démarche et que 60% d’entre eux ne bénéficient d’aucun accompagnement.
What’s up Camille se propose, grâce à des actions de formation et d’accompagnement, de dynamiser les seniors afin qu’un plus grand nombre se lancent dans l’entreprenariat et mettent à profit leur expérience professionnelle et leur réseau. Elle réunit un ensemble de bénévoles qui mettent à disposition des créateurs d’entreprises leurs compétences en tant qu’experts – métier et leurs contacts et les font bénéficier d’un suivi individualisé dans la durée. Ces services couvrent des domaines aussi variés que business model, business plan, structure juridique, analyse stratégique, maîtrise du pitch, étude de marché, marketing, stratégie de communication, vente, financements, recrutements, etc.
Les chiffres de la création d’entreprise par les seniors
L’ensemble des mesures financières, couplé aux différents dispositifs de conseil et d’incubateurs et aux initiatives privées, explique, en partie, pourquoi la création d’entreprises est particulièrement active en France et pourquoi les seniors constituent une part significative des créateurs d’entreprise. En 2019, ce sont 34.000 seniors qui ont perçu une aide de Pôle Emploi contre 14.000 en 2018 et 12.000 en 2017. Les entrepreneurs de plus de 60 ans représentent plus d’un quart des créateurs. On observe qu’un dirigeant d’entreprise sur 5 a créé son entreprise après 50 ans. Par ailleurs, environ 37% des chômeurs, ex-cadres, sont devenus autoentrepreneurs et 50% ont créé une société. Les seniors de plus de 50 ans représentent 24 % de la population active mais aussi 16 % des créateurs d’entreprise. Ce sont près de 90.000 seniors qui, chaque année en France, se lancent dans la création d’entreprise, en commençant souvent par le statut d’autoentrepreneur. A noter que 51 % d’entre eux étaient chômeurs ou inactifs au moment de leur création. Selon une étude du National Bureau of Economic Research, les quinquagénaires ont 1,8 fois plus de chance de réussite.
Tous ces indicateurs positifs militent pour que les seniors se lancent dans l’entreprenariat. N’hésitez plus, CREEZ !