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« The Workforce View in Europe » : Les seniors ont confiance en leurs compétences

Syntec Conseil-Recrutement - 22/10/2021

Les enseignements de l’étude « The Workforce View in Europe » sur l’état d’esprit des salariés européens

La dernière édition de l’étude annuelle « The Workforce View in Europe », réalisée par ADP auprès de plus de 10.000 salariés dans 8 pays en 2019, apporte un éclairage sur les préoccupations des salariés européens à cette époque. Gageons que, malgré la crise sanitaire, ces constats gardent leur pertinence et que la plupart retrouveront leur actualité lorsque les conséquences de la pandémie seront entièrement dissipées.

Les salariés sont fondamentalement inquiets pour l’avenir

Deux préoccupations hantent les esprits au moment de l’étude :

  • L’accroissement de l’automatisation du fait de la révolution digitale,
  • L’adaptation aux conséquences du Brexit.

Le niveau moyen d’optimisme évolue peu par rapport à l’édition précédente de l’étude (79 %). Le Brexit inquiète un cinquième des collaborateurs en Europe, c’est surtout en Italie (26%), en Espagne (23%) et, bien entendu, au Royaume-Uni (46%) que se manifeste cette inquiétude. Par ailleurs, plus de la moitié des répondants (56 %) s’attend à des changements significatifs dus à l’automatisation. Les domaines concernés touchent, notamment, l’intelligence artificielle (42 %), l’internet des objets (39 %), la biométrie (35 %) et la blockchain (23 %). C’est la jeune génération, dont la carrière est devant elle, qui s’attend le plus à en subir les conséquences : 39 % déclarent que l’automatisation menace leur emploi et 23 % pensent qu’un robot les remplacera dans les cinq prochaines années. Toutefois, l’optimisme des jeunes reste de rigueur, la génération Y est celle qui démontre le plus d’optimisme face à l’avenir (82%).

Les salariés sont majoritairement confiants dans leurs compétences

Neuf participants sur dix (89 %) déclarent posséder les compétences nécessaires pour réussir dans leur vie professionnelle. La situation est à peu près similaire dans les 8 pays, les salariés néerlandais occupent la première place du podium de l’optimisme (86 %), à l’autre bout du spectre, 27 % des salariés français sont pessimistes concernant la pérennité de leurs compétences à un horizon de 5 ans. Les jeunes sont les plus inquiets à cet égard tandis que les seniors, avec +8% en un an, constituent la classe d’âge qui manifeste la plus grande confiance dans ses compétences.

Le travail indépendant ne fait plus recette

Le nombre de salariés qui envisagent, à court terme, de travailler en freelance ou de se mettre à leur compte tombe à 15 %, soit une baisse de 11% depuis 2016. La part de ceux qui envisagent cette éventualité est également en baisse et s’établit à 34 % (contre 40 % l’année précédente). C’est au Royaume-Uni que les salariés sont les plus disposés à sauter effectivement le pas (21 %), suivis par la Pologne (20 %) et l’Italie (18 %). En revanche, une part significative des répondants (27%) souhaitent effectuer l’ensemble de sa carrière dans la même entreprise. En moyenne, ils estiment qu’ils resteront dans leur emploi actuel pour une période de quatre ans et demi.

Les salariés ne sont pas rémunérés pour l’intégralité du travail qu’ils réalisent

Près des deux tiers (60 %) des participants déclarent effectuer des heures supplémentaires non rémunérées. Ils estiment en moyenne travailler environ cinq heures par semaine gratuitement. Ce phénomène est plus répandu en Allemagne (71 %), en Espagne (67 %) et au Royaume-Uni (66 %) et moins rencontré en Pologne (43 %). Par ailleurs, une minorité significative de salariés (12 %) estime même travailler plus de 10 heures par semaine gratuitement. Ce chiffre atteint 22 % au Royaume-Uni.

La santé mentale au travail reste un tabou, bien souvent non traité

Les salariés européens sont, dans leur ensemble, plus stressés que jamais, avec seulement 12 % des salariés déclarant ne jamais avoir subi de stress. Le même phénomène peut s’observer dans tous les pays, les Polonais sont les plus susceptibles de subir un stress quotidien au travail (25 %) tandis que, inversement, les Néerlandais sont les premiers à déclarer ne jamais subir de stress (22 %). Les secteurs engendrant le plus de stress sont la distribution, les médias, le marketing, la restauration ainsi que les services financiers, où un collaborateur sur cinq (21 %) subit un stress quotidien. Dans ce cadre, plus d’un quart (28 %) des salariés pensent que leur employeur ne prend pas en compte leur bien-être psychologique, tandis qu’un sur trois (30 %) serait mal à l’aise de devoir admettre rencontrer un problème de cet ordre au travail. Les comportements ont cependant tendance à évoluer : les moins de 34 ans sont plus à l’aise que leurs aînés pour aborder les problématiques de santé mentale (78 % contre 61 %).

Les salariés majoritairement en faveur de la semaine de 4 jours en conservant la même rémunération

Les européens sont dans leur ensemble (56%) d’accord pour plébisciter la semaine de quatre jours. Ce chiffre s’élève à 63 % en Espagne. S’ils en avaient le choix, 44% des salariés préféreraient travailler plus d’heures pendant 4 jours afin de conserver leur rémunération actuelle, 13% préférant ne pas augmenter leur nombre d’heures de travail au quotidien, quitte à gagner moins. La France rejoint les pays les plus attirés par la semaine de quatre jours, tout en conservant le même salaire et en prolongeant la journée de travail (50 %).

La qualité du management mise en cause par les salariés

Pour la deuxième année consécutive, les salariés identifient la (non)qualité du management comme le principal facteur de mauvaise productivité, bien au-dessus des autres carences, comme l’inefficience des systèmes et des processus (18 %) et l’absence de fonctions support (18 %). Le problème semble empirer, 23 % des participants à l’étude déclarent souffrir d’un déficit de management (+4% par rapport à l’année précédente). Ce problème concerne surtout les salariés espagnols (31 % contre 23% un an auparavant), italiens (27 %, contre 22 %), polonais (27 % contre 25 %) et allemands (24 % contre 19 %).

De relatifs progrès en matière de discrimination

L’étude conclue sur une note en demi-teinte concernant la discrimination. Même si celle-ci est loin d’être éradiquée, il est encourageant de constater une légère diminution du nombre de cas de discrimination avec une baisse de -4% en un an. Les signalements faisant état de discrimination sont les plus nombreux au Royaume-Uni, où 38 % des participants déclarent en avoir été la cible, contre 18 % aux Pays-Bas. La discrimination liée à l’âge prévaut en France (12 %), tandis que la discrimination liée au sexe est la plus répandue au Royaume-Uni (9 %). Les plus jeunes collaborateurs ont davantage tendance à signaler avoir subi une discrimination sexuelle. Un individu sur dix (10 %) des moins de 35 ans déclare avoir souffert de cette forme de discrimination contre 4 % des plus de 45 ans. En matière de rémunération, des recherches récentes montrent que les femmes, en moyenne, gagnent encore 16 % de moins que les hommes en Europe. Certains pays, notamment le Royaume-Uni et la France, ont introduit un dispositif permettant de dénoncer les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Les Espagnols et les Suisses sont les premiers à juger nécessaire la mise en place de ce système (34 %) contre seulement 11 % des Néerlandais. Le soutien de l’opinion envers l’égalité de rémunération homme-femme se manifeste dans le résultat de l’étude qui montre que 60 % des salariés quitteraient leur entreprise s’ils découvraient que celle-ci pratiquait un écart de rémunération, ce chiffre s’élevant à 72 % chez les femmes. Les salariés italiens sont les premiers à envisager de changer d’employeur s’ils découvraient l’existence d’un écart de rémunération injustifié au sein de leur entreprise (73 %) tandis que les Français sont les derniers à envisager une telle extrémité (54 %).

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