Fin de la limite d’âge

L’École 42, établissement dédié à une formation numérique supérieure cofondé par Xavier Niel, a abandonné en 2019 sa limite d’âge à 30 ans pour s’ouvrir à tous et à toutes et donc aux seniors.

Les objectifs

L’objectif de la fin de cette limite d’âge est de casser les silos générationnels et les idées reçues pour donner à tous les talents la possibilité de se révéler, mais aussi pour répondre aux besoins de l’économie d’aujourd’hui et plus précisément à la pénurie de développeurs et de codeurs en France. En effet, en 2018, Pôle Emploi avait recensé plus de 75000 demandes de recrutement dans le secteur de l’informatique et chaque offre n’a attiré que 1,5 candidat. Et d’après l’enquête Besoins en Main d’œuvre de Pôle Emploi de 2019, 58 % des projets d’embauche dans les familles de métiers de l’informatique sont considérés comme « difficiles ».

« Mettre fin à la limite d’âge pour permettre au plus grand nombre d’accéder à l’excellence de notre formation et aux opportunités qu’elle offre – 100% des jeunes passés par 42 sont en emploi – est une étape naturelle et logique de notre développement. Notre volonté est aussi de pouvoir détecter et sélectionner les meilleurs talents et ce serait absurde de passer à côté d’une partie des meilleurs sous prétexte qu’ils ont 35 ou 40 ans », explique Sophie Viger, la Directrice Générale de l’École 42.

75% de retour à l’emploi chez les seniors

Avant de faire sauter cette limite d’âge, l’école a testé durant 4 ans le modèle sur un public de seniors et de demandeurs d’emploi longue durée.  Après ces 4 années d’expérimentations réussies, en partenariat avec Pôle Emploi IDF et devant des résultats plus que prometteurs avec 75% de retour à l’emploi, l’école a décidé de sauter le pas et d’ouvrir définitivement ses portes aux seniors.

Plus de femmes dans le secteur

De plus, l’ouverture de l’école aux seniors a permis d’attirer plus de femmes sur les bancs de l’école ; aujourd’hui, 26% de femmes se forment au codage à 42. La directrice, interrogée par Les Échos, expliquait : « La diversité de genres, de sexes, d’âges, d’origines est indispensable à l’économie numérique. D’une part, elle permet de répondre à la demande de développeurs qui ne cesse d’augmenter. D’autre part, elle constitue un formidable vecteur d’innovation : ce n’est pas en faisant du clonage que l’on innove le plus, c’est en mixant les expertises ».

Et rappelons-le, car cela n’est pas négligeable, la formation de l’Ecole 42 accessible sans condition de diplômes d’une durée de 3 ans est totalement gratuite.

Un secteur qui embauche des seniors

Enfin, avec la pénurie de profils IT, un développeur trouve un poste en 2 à 3 semaines. En début de carrière les rémunérations sont de l’ordre de 38 000 à 45 000 € par an et avec plus de 5 ans d’expérience, elles sont supérieures à 60 000 €. Dans le contexte, les cabinets de recrutement n’hésitent plus à recruter des candidats issus de reconversions professionnelles, dans le cadre d’une 2ème vie, c’est-à-dire des seniors. « Les compétences IT se diffusent dans tous les services grâce à la vague du Digital et ne sont donc plus en silos ; mais s’enchevêtrent avec les autres métiers plus classiques (RH, Logistique, Santé…). Ce phénomène accentue l’intérêt des recruteurs pour les profils venant de métiers divers et démontrant une forte appétence pour l’IT », explique Michael Page dans son étude de rémunérations PageGroup 2020.